Morphine - Cure for pain - All Wrong
Comment un seul riff peut faire une chanson qui dépote ? Ben comme ça. Bon OK, Moprhine c'est plus que des mélodies et du rythme, c'est une ambiance, c'est le mariage inédit de trois instruments. Mais quand on a pas envie de commenter un album en entier et encore moins de commenter les plus connues du groupe, ben faut bien en choisir une. J'aurais pu lui préférer celui de Buena qui est plus dans le style de Morphine mais j'ai envie de trucs qui bougent en ce moment.
Si vous êtes pas habitués à décortiquer les morceaux que vous écoutez alors Morphine c'est parfait pour commencer. Seulement 3 instruments aux sons qu'on ne peut absolument pas confondre. Avec une basse (jouée en bottleneck la plupart du temps), un saxophone (baryton - parfois doublé au niveau de l'enregistrement) et une batterie, Morphine possède vraiment un son qui en fait un groupe inconfondable.
On commence d'ailleurs avec les trois instruments à la fois qui joue le thème de la chanson. Simple riff presque sautillant, il contraste avec le registre grave dans lequel il est joué. Il faut avouer que des les premières mesures, l'ambiance est là, la basse jouée en bottleneck nous envoit parcourir les routes désertes des états-unis, visiter les états du sud (réécoutez Ry Cooder et son superbe Paris-Texas pour une impression encore plus flagrante).
Puis la voix à la fois chaude par son timbre et froide dans son interprétation fait son entrée alors que le sax se tait. Le jeu de batterie est discret (beaucoup de charley et une caisse claire etouffée) mais intègre la formation à la perfection. Un jeu assez subtil pour ne pas ennuyer nos oreilles mais pas trop compliqué non plus pour ne pas voler la vedette aux deux autres instruments ce qui est le risque en formation réduite.
Les arrangements changent totalement pour le refrain. La batterie bas la mesure tel un métronome. La basse se tait (donnant l'impression de silence). Le sax reprend la mélodie chantée par la voix (reforçant l'impression de silence).
Le solo au saxophone wah-wah (à la pédale pas avec la sourdine généralement utilisée et qui porte le même nom) tourne et retourne autour de la même mélodie simpliste, variant sur trois notes à la manière des bluesman. Toutes les nuances sont apportées par l'interprétation et la wah-wah jusqu'à l'envol de la mélodie sur une dernière note tenue qui clot le solo. Il réussit à contraster avec une sonorité très différente du reste du morceau et ce style simple. Une petite perle qui change des solos de sax mielleux qu'on nous colle dans trop de morceaux de variétés. En tendant l'oreille vous remarquerez aussi que la batterie accompagne la montée en puissance dans le solo en passant au milieu de ce dernier d'un jeu à la charley à un jeu à la cymbale.
Un son caractéristique, une ambiance posée à merveille, des morceaux simples mais dans lesquels chacun des musiciens nous fournit une performance à la hauteur. C'est ça Morphine.
Un riff enjoué dans une ambiance lourde, des silences pour laisser respirer les refrains entêtants, un solo au sax wah-wah. C'est ca All Wrong et c'est bon...